A travers un film et 3 conférences, découvrez l’éthique du vivant, de la terre à la mer au programme des conférences du mercredi 6 novembre sur Marjolaine 2019.
L’espace Conférences est situé au niveau du Pavillon d’entrée.
Les conférences sont gratuites. Pas d’inscriptions. Pensez à vous rendre à votre conférence en avance car les places sont limitées.
MERCREDI 6 NOVEMBRE : DE LA TERRE À LA MER : POUR UNE ÉTHIQUE DU VIVANT
11h – Film : Pour quelques hectares de plus de Nicolas Vescovacci (73′)
Projection suivie d’un échange avec le réalisateur
13h – Biodiversité : quand les politiques européennes menacent le vivant
Inès Trépant
La protection de la biodiversité est un enjeu sociétal majeur qui va bien au-delà de simples histoires de fleurs et d’oiseaux. En Europe, la politique agricole, marquée du sceau de l’idéologie néolibérale, est un des leviers majeurs de destruction de la biodiversité. Une réalité qui risque de s’aggraver dans la nouvelle PAC, puisque l’agriculture européenne a vocation à nourrir le monde, servir l’objectif de la croissance de la « bio »économie et être un axe majeur de sa stratégie énergétique et industrielle, ouvrant ainsi un boulevard à l’expansion des « bio »technologies, « bio »carburants, etc. Sans compter que l’agriculture est devenue une monnaie d’échange dans les accords commerciaux. Pour enrayer la crise de la biodiversité, il y a urgence à changer de paradigme. Il faut décloisonner les débats, faire de la protection de la biodiversité une priorité transversale des politiques européennes.
Diplômée en politique internationale et en études européennes, Inès Trépant travaille au Parlement européen : comme conseillère politique pour la Commission économique et monétaire jusqu’en 2010 et, depuis, pour la Commission du Développement. Auteure de « Biodiversité : quand les politiques européennes menacent le vivant » (Ed. Yves Michel) et de nombreuses publications sur la politique européenne et commerciale. Elle a notamment dirigé, avec le député européen honoraire Paul Lannoye, le collectif « Commerce mondial : la démocratie confisquée » (Ed. Yves Michel). Inès Trépant est également guide nature et membre fondatrice de l’association GRAPPE, Groupe de Réflexion et d’Action pour une Politique Ecologique.
15h – Bio : à qui faire confiance ?
Frédéric Denhez
La nourriture est devenue un grand mystère : on ne sait plus d’où elle vient, ni comment elle est produite. Chaque jour un nouveau scandale révèle les pratiques peu ragoûtantes de l’agriculture intensive, de l’industrie agro-alimentaire et de la grande distribution. Le bio semble fiable. Pourtant, il n’est pas la solution miracle à nos problèmes. Si nous voulons nous prémunir contre les aberrations qui nous empoisonnent, c’est tout notre système alimentaire qu’il nous faut, collectivement, repenser. Frédéric Denhez s’est lancé dans une vaste enquête pour faire entendre la voix des consommateurs, des producteurs, et celle de spécialistes inattendus de l’alimentation.
Ingénieur écologue de formation, Frédéric Denhez est écrivain et conférencier, spécialiste des questions d’environnement, d’agriculture et d’alimentation. Chroniqueur sur France Inter, dans l’émission « CO2 mon amour » de Denis Cheissoux, il a publié une vingtaine d’ouvrages, notamment « Acheter bio, à qui faire confiance ? » chez Albin Michel.
17h – Pour une révolution dans la mer : de la surpêche à la résilience
Didier Gascuel
En mer, plus tôt et plus fort qu’ailleurs, l’homme a percuté les limites de la biosphère. Avec la généralisation de la surpêche, nous avons vidé la mer d’une partie de ses poissons et perturbé le fonctionnement des écosystèmes en profondeur. Mais les premières victimes sont les hommes eux-mêmes. La crise écologique, ce sont des ports qui se vident et des communautés humaines laissées à l’abandon. Ceci nous concerne tous, pêcheurs, consommateurs et citoyens, et pose des questions nouvelles : peut-on exploiter une ressource naturelle de manière vraiment durable ? Sommes-nous capables de mettre des bornes à notre propre capacité d’autodestruction ? Que faudrait-il changer radicalement pour enfin assurer un avenir durable à l’exploitation des ressources vivantes de l’Océan ? Didier Gascuel propose de mettre sur pied la “pêchécologie”, qui réconcilierait l’exploitation et la conservation, les hommes et leur territoire, le local et le global : un test de notre capacité à muter vers le durable et la résilience.
Didier Gascuel est professeur en écologie marine à Agrocampus Ouest à Rennes. Ses travaux de recherche portent sur l’exploitation durable des ressources vivantes de la mer et sur la modélisation des impacts de la pêche, notamment en Europe et en Afrique de l’Ouest. Spécialiste reconnu de l’approche écosystémique de la gestion des pêches, il est membre du Conseil scientifique d’Ifremer et du Conseil scientifique des pêches de l’Union européenne. Il a une longue pratique de la vulgarisation scientifique et des relations entre science et société.