5 journées thématiques pour un projet de société
Cycle de conférences sous l’égide de Nature & Progrès
Mercredi 8 novembre
La Bio : pourquoi une telle désaffection ?
Depuis plusieurs mois, on assiste à une chute significative de la vente des produits issus de l’agriculture biologique. Cette brutale décélération, particulièrement remarquable en 2022 après des années de croissance, impacte l’ensemble des acteurs de la filière, à commencer par les paysans. Si l’alimentation reste une variable d’ajustement du budget de nombreux consommateurs face à l’inflation, on peut raisonnablement estimer que les causes de cette désaffection sont multiples. Comment s’organiser pour sortir de cette crise ?
11h
Documentaires « Cultivons la participation », de Nature & Progrès 35’
Immersion au cœur du SPG, (système participatif de garantie) mis en place par la fédération Nature & Progrès.
Sikkin, une expérience bio, de Rammohan Pateriya 13’
Alors que la Commission européenne propose de prolonger de dix ans l’utilisation du glyphosate, le Sikkim, un état régional situé dans le nord de l’Inde, a interdit depuis quatre ans l’utilisation de tout pesticide ou engrais chimique.
Suivis d’une table ronde – Une crise pilotée de longue date
Alors qu’une certaine agriculture agonise, comment peut-elle néanmoins vouloir contrôler la Bio, maintenant que celle dernière n’est plus seulement un marché de niche ? Face au danger, la forteresse agroalimentaire et l’État ont durci le rapport de force, et ce, toujours et encore au détriment de l’essentiel : un modèle agricole qui fait sens et qui œuvre pour la santé des hommes et de la planète.
Avec Jacques Caplat, président d’IFOAM France et auteur de (Re) Devenir paysan ; Deux mains dans la Terre ; Une agriculture qui répare la planète, René de Paulis, adhérent de la Fédération Nature & Progrès.
14h30
Table ronde – Du greenwashing dans les labels alimentaires
Difficile de s’y retrouver dans la profusion de labels alimentaires existants et pourtant… tous sont loin de se valoir. Comment les consommateurs ont-ils été déroutés, voire dupés par l’agriculture raisonnée et autres HVE (Haute valeur environnementale) issus du giron de l’État, autant de certifications auxquelles il faudrait faire une confiance aveugle ? Comment certains labels à l’éthique douteuse contribuent-ils pourtant à disqualifier l’agriculture bio ?
Avec Dominique Techer, paysan, membre de la Confédération paysanne 33 et président de Bio Cohérence, Sandy Bensoussan de l’association Welfarm, Olivier Andrault, UFC Que choisir
16h30
Table ronde – Quel nouvel horizon pour la Bio ?
Face aux difficultés rencontrées par la filière bio, tous les acteurs concernés doivent se mobiliser, car le défi est de taille. Au-delà de préserver et de développer un modèle de production agricole écologique, comment faire de la bio un projet politique contemporain ? Un enjeu de taille qui doit être mené collectivement et à plusieurs échelles.
Pierrick de Ronne, président de Biocoop, Emmanuel Antoine, administrateur de l’association Minga, Philippe Camburet, Fédération Nature & Progrès.
Jeudi 9 novembre
Sans paysans…
Faire le choix d’une agriculture écologique et paysanne, c’est œuvrer au quotidien pour nous nourrir, préserver la biodiversité, entretenir les paysages, mais également agir pour les communs. S’installer, transmettre, tenir bon pendant les coups durs, se mobiliser pour préserver les ressources, beaucoup de paysans et de paysannes par leurs pratiques et, pour certain·e·s, par leur puissance subversive contribuent à faire société autrement. Sans ces paysan·ne·s, que ferions-nous ?
11h
Documentaire – « Bienveillance Paysanne » d’Oliver Dickinson
Ils sont cultivateurs, éleveurs, arboriculteurs, bergers ou écopastoralistes et œuvrent chaque jour pour une agriculture respectueuse des sols et des élevages en symbiose avec les éléments naturels.
suivi d’une table ronde – Devenir paysan… et le rester !
100 000 fermes ont disparu en France en l’espace de dix ans… Face à cette hémorragie des paysans, quels sont aujourd’hui les enjeux liés à l’installation, la transmission et comment faire réseau pour accompagner au mieux celles et ceux qui nous nourrissent ?
Avec Vincent Jannot, directeur des programmes et partenariats Terre de Liens, Raphaël Bellanger, paysan et administrateur FADEAR – pôle INPACT, Marie-Andrée Besson, présidente du réseau Solidarité Paysans.
15h
Table ronde – Paysannes et militantes
Éleveuses, ostréicultrice ou encore productrice de céréales et légumineuses, elles ont toutes choisi de devenir paysannes. Les enjeux agricoles et les urgences environnementales ont également conduit toutes ces femmes à se mobiliser chacune à leur manière…
Avec Solenn Guillaume, éleveuse dans l’Aude, membre de la Confédération Paysanne et cofondatrice de la Borieta à Carcassonne, Amandine Dupuy, membre du comité Confédération Paysanne 28 et ADEAR 28, Tifenn Yvon, paysanne de la mer N&P en Loire-Atlantique et Noémie Calais, éleveuse, coauteure de Plutôt Nourrir.
17h
Table ronde – Paysans : quels défis pour demain ?
Comment envisager son activité agricole dans un monde qui marche sur la tête ? Quel avenir pour le métier de paysan aujourd’hui et demain ? Et si, plus que jamais cela passait par le collectif et par un nouveau lien aux machines ?
Avec Véronique Duval, journaliste, éditrice, auteure de Paysans et citoyens – Enquête sur les nouveaux liens à la terre, Coopérative de Belêtre, Jérôme Sergent de l’association De Rives en Rêves, sociétaire et membre du conseil de surveillance de l’Atelier Paysan.
Vendredi 10 novembre
Vers une écologie de « classes » ?
Rénovez votre habitat, déplacez-vous en limitant vos pollutions, mangez bio et local, les injonctions, pour adopter un mode de vie écolo se multiplient. Mais comment faire pour les plus fragiles économiquement ? Comment faire face à cette écologie à deux vitesses qui culpabilise les plus précaires ? Il est temps de regarder en face ces inégalités, en France, mais également ailleurs, où des populations locales sont appauvries et délogées au nom d’une certaine écologie.
11h
Table ronde – Pas d’écologie sans social !
Financiariser l’écologie, confisquer les communs, faire peser le poids des contraintes aux plus faibles, etc. mène nos sociétés droit dans le mur. Aujourd’hui plus que jamais, les questions environnementales sont intimement interreliées avec d’autres luttes pour faire face à l’urgence et agir.
Avec Geneviève Azam, maître de conférences en économie et chercheuse à l’université Toulouse-Jean-Jaurès, auteure de Lettre à la Terre et Pierre Sauvêtre, maître de conférences en sociologie à l’université Paris-Nanterre.
14h30
Table ronde – Accès à l’alimentation : entre privilèges et violences
Quand les fins de mois commencent trop souvent dès le début, manger bio et de qualité n’est pas toujours à la portée de toutes et tous. Des initiatives voient le jour pour permettre collectivement un autre accès à l’alimentation.
Avec Bénédicte Bonzi, anthropologue, auteur de La France qui a faim : le don à l’épreuve des violences alimentaires, Malika Belkhodja, membre du comité Citoyens et Alimentation.
Boris Tavernier, délégué général, du Réseau Vrac.
16h30
Conférence – Quartiers populaires : quelle écologie pour les “sans-terre” ?
Dans un contexte d’urgence climatique et de montée en puissance de l’extrême-droite en France et en Europe, quel projet écologiste depuis les quartiers populaires, qui prenne la mesure du besoin de terre et d’ancrage territorial, du droit de respirer, et de l’irrépressible aspiration à être libres ?
Avec Fatima Ouassak, militante écologiste et essayiste, auteure de Pour une écologie pirate.
18h
Table ronde – Écologie et (post) colonialisme
Comment, sous couvert d’écologie et de préservation des espaces, prive-t-on de leur habitat et de leurs ressources les populations les plus pauvres ? Comment les paysans sont-ils impactés et à qui profite le crime ?
Avec Fiore Longo, directrice de Survival International France, mouvement mondial pour les droits des peuples autochtones et Christophe Morantin, membre de la Confédération Paysanne Drôme.
Samedi 11 novembre
Comment habiter la planète (ou la révolte humaine) ?
L’année 2023 a été le théâtre de nombreuses luttes, que ce soit contre les mégabassines, ou encore le projet d’autoroute A69 entre Castres et Toulouse. Le 25 mars dernier, la manifestation à Sainte-Soline a été le triste théâtre d’une criminalisation grandissante des luttes écologistes. Des rencontres Les Résistantes cet été au Larzac, au convoi de l’eau, et même plus récemment par des actions extrêmes comme la grève de la faim pour tenter de se faire entendre, la société civile reste plus que jamais mobilisée. Face au désastre écologique en cours, comment habiter, protéger cette planète autant que celles et ceux qui ont font partie et la défendent ?
10h30
Documentaire – « De l’eau jaillit le feu » Fabien Mazzucco 1h15’
Dans le marais poitevin, des milliers de personnes sont aujourd’hui engagées dans une lutte contre un projet de mégabassines. Comment ce territoire à l’image si paisible est-il devenu l’épicentre d’un véritable conflit autour de l’eau ?
suivi d’une table ronde – Capitalisme et mythe de la croissance : des armes d’extinction massive
Comment amorcer une profonde transformation écologique et sociale sans s’attaquer directement au système qui marchandise des pans entiers de nos existences au détriment de la planète et de toutes celles et ceux qui l’habitent ? Dépassons le fatalisme et entrons collectivement en lutte. Il en va de notre survie.
Avec Hervé Kempf, rédacteur en chef de Reporterre, auteur de Que crève le capitalisme et Olivier De Schutter, professeur de droit international, rapporteur spécial de l’ONU sur les droits de l’homme et l’extrême pauvreté, auteur de Changer de boussole. La croissance ne vaincra pas la pauvreté.
15h
Table ronde – Criminalisation des luttes écologistes : jusqu’où ?
En tentant de faire taire violemment la contestation des militants écologistes et en les présentant comme des écoterroristes, l’État a franchi un pas supplémentaire. En France comme à l’international, jusqu’où ira cette escalade insensée ?
Avec Florian, activiste écologiste, Juan Pablo Guttierez, du peuple autochtone colombien Yukpa, professeur en études décoloniales exilé en France, Hileme Kombila, avocate spécialisée en justice environnementale et membre de l’association Notre affaire à tous.
17h
Table ronde – La société civile en action
Combats pour l’arrêt des pesticides, actions contre les multinationales, opérations pour la préservation du vivant, la détermination des citoyens et des citoyennes à se mobiliser malgré les pressions multiples ne faillit pas et la résistance prend plusieurs visages.
Avec Philippe Piard, paysan Nature & Progrès, coprésident de la coalition Secrets Toxiques, Lou-Anne Ricciardi du Collectif Stop Total, Léna Lazare, activiste écologiste.
19h
Table ronde – Soulevons-nous pour faire écologie ensemble !
Comment la jeunesse peut-elle se mettre en action et dépasser ce sentiment d’impuissance orchestré ? Il s’agit dès maintenant et plus que jamais de repenser la question de la peur et de nourrir la désobéissance car « L’inertie est un mythe. Le soulèvement en est la preuve ».
Avec Camille Étienne, militante écologiste auteure de Pour un soulèvement écologique, dépasser notre impuissance collective.
Cycle de conférences sous l’égide de SPAS Organisation
Journée organisée en partenariat avec Villages Vivants, foncière rurale et solidaire.
Dimanche 12 novembre
Nos villages et territoires (re)vivent grâce à nous
Depuis des décennies, la France vit un exode rural : en 2021, plus de 80% de la population est urbaine. Les villages, les villes et les campagnes longtemps délaissés connaissent un regain d’intérêt et cet élan est accompagné par plusieurs dispositifs comme Villages Vivants, Terre de Liens ou encore la Banque des Territoires via le programme de revitalisation Petites Villes de Demain. Derrière ces initiatives, il y a des femmes et des hommes qui font le pari d’une vie plus calme, d’une vie plus en lien et qui déploient une énergie parfois hors du commun pour faire que cela existe. Partir à la découverte de certains d’entre eux, partager leur enthousiasme mais aussi leurs interrogations c’est ce que cette journée vous propose.
11h30
Documentaire – « Dessine-moi un bourg » du CAUE 54 (Meurthe et Moselle) 30’
Fracture territoriale, déprise, logements vides. Nos bourgs ruraux et leurs centres anciens subissent depuis plusieurs décennies des changements considérables. Confrontés à la dévitalisation de leur commune, de nombreux élus et habitants souhaitent engager de nouvelles démarches et œuvrer en faveur de la vie locale.
Engagé depuis 2018 sur le sujet de la revitalisation des bourgs ruraux, le CAUE de Meurthe-et-Moselle réalise le documentaire « Dessine-moi un bourg » en 2020. Le film revient sur la question à travers les témoignages d’acteurs de la revitalisation et propose une multiplicité de modes d’actions.
Qu’est-ce qu’un bourg-centre et pourquoi connaissent-ils des problèmes de dévitalisation ? Comment agir et par où commencer ? Quelles ambitions communes se donne-t-on dans notre rapport au territoire ? Et comment imagine-t-on notre bourg du futur ? « Dessine-moi un bourg » revient sur ces questions à travers quatre chapitres.
14h
Table ronde – Faire (re)vivre nos villages
Plutôt qu’une succession de panneaux « A louer », « A vendre », « Fermeture définitive », nous vous proposons de porter une autre paire de lunettes : celle qui permet de voir celles et ceux qui reprennent des écoles fermées par l’État, qui créent des services ambulants, qui reprennent des hôtels, qui réouvrent des commerces de centre-ville, … Parce que même si ce n’est pas toujours simple ni facile, se mobiliser pour recréer une dynamique locale, donner envie à des personnes éloignées du monde rural de s’installer dans nos villages ça existe et ça marche. Cela implique souvent de s’investir dans le champ politique, dans la vie associative, de recréer du commun.
Avec Anthony Cortes, journaliste, auteur de « Le réveil de la France oubliée. Et si notre avenir était dans les villages ? » (Éditions du Rocher)
Sylvain Dumas, co-fondateur de la foncière rurale et solidaire, Villages Vivants
Olivier Paquelet, co-gérant de l’Hostile Quartier Libre (Drôme)
Modération : Françoise Vernet
16h
Table ronde – Initiatives qui revitalisent nos territoires
Ici une ressourcerie, ici un café, ici un fab lab, ici un espace de travail partagé, … ces lieux qui fleurissent un peu partout en France sont avant tout des lieux de vie, des lieux où les uns et les autres se rencontrent, échangent, apprennent, s’aident, partagent, … Au départ, on trouve des femmes et des hommes désireux de retrouver un sens à leur vie, d’imaginer ensemble, de créer une activité économique qui leur permette de vivre sur leur territoire. Ces lieux sont des laboratoires, des espaces de recherche et d’innovation sociale, de futures réponses aux enjeux sociaux et climatiques actuels. L’entraide, l’échange, l’envie d’inventer et d’incarner une autre manière de vivre sont souvent au coeur de ces initiatives que nous vous proposons de venir découvrir pour vous inviter à y prendre part vous aussi.
Avec Stéphane Astien, gérant du café Le P’tit Campagnard dans le village de Girancourt (Vosges)
Lionel Astruc, journaliste, auteur de « Les 7 cabanes » (Éditions Actes Sud)
Joëlle Chalavoux, conseillère départementale (Aude), membre du Conseil Coopératif de la SCIC – Coopérative de Transition Écologique en Haute Vallée de l’Aude
Elsa Satilmis, directrice 1000 cafés
Modération : Françoise Vernet